mercredi 18 juin 2008

La Transaq de l’intérieur ! (épisode 2)

Lundi 2 juin : étape de 29.7 kilomètres entre Le Pin Sec et La Gracieuse avec 483 mètres de dénivelé positif (D+)
Réveil à 6h30 après une nuit de mauvaise qualité en raison de difficultés d’endormissement et de ronflements d’après Valérie !
Prise du premier repas « tiré du sac » (100g de moins à porter). Ce sont des céréales ; les plus caloriques si on considère le rapport poids-pouvoir énergétique. Accompagnées d’un café lyophilisé.
Chaque matin je prendrai le même petit déjeuner.

Distribution et pointage du road book à 8h15, et attribution d’1 litre1/2 d’eau.
8h56, le morceau de Pink Floyd retentit. Les 169 coureurs se présentent sur la ligne de départ. J’ai les jambes molles…
Ma stratégie consiste en un départ prudent, avec Valérie, amie d’une précédente aventure en Chine : Les Foulées de la Soie.
Il est 9 heures ; on s’élance donc. Laurence et Frédérique font les premiers kilomètres (direction Nord-Sud), sur la plage en notre compagnie.
Le vent de face, le sable mou classé S5 sur le road book (plus porteur que prévu par Gérard du fait des pluies récentes), les derniers réglages de sangles du sac qui me blessent les clavicules rendent le parcours difficile dès le début. On va trop lentement pour moi, mais je m’oblige à être prudent les 8.5 premiers km de plage. Puis on tourne à 90° vers l’Est en pénétrant dans la forêt. On restera en sous bois, bien abrités du vent, le reste du parcours. Dès ce virage, je me sens bien ; je demande à Valérie si je peux m’échapper …elle m’autorise. Après 10 bornes, je rattrape Jean-Luc(l’autre colocataire du groupe de tentes « La Gracieuse »). On roulera ensemble pendant 7 ou 8 km ; puis il est retardé par un jeune anglais, Jim, qui est un peu un ton en dessous de nous. Jean-Luc me dit d’y aller.
Je finirai en accélérant tout le temps, grisé par le nombre de concurrents doublés, partis trop vite ou trop chargés ; je me sens bien. Le parcours est magnifique et l’organisation sans faille. 2 km avant l’arrivée, je double Marc (colocataire encore) qui arrivera 2 minutes après moi.
Je n’ai pas mal, malgré la charge que j’ai sur le dos (sauf sous le pied droit, mais j’en ai tellement l’habitude !). Le sable est étonnamment porteur, sauf dans les raidillons ; mais les guêtres sont efficaces. Je n’ai pas la sensation d’avoir du sable dans les chaussures. On termine au bord du lac d’Hourtin, à proximité de la maison forestière de La Gracieuse.
Quant à Valérie, elle a très bien tiré son épingle du jeu.
On reçoit une bouteille de 1 litre ½.
Grâce au pointage et aux balises électroniques, on connaît notre temps, notre classement et chaque temps intermédiaire dès le franchissement de la ligne. Je suis 53 ème de l’étape.
Je ne me suis pas grillé, je n’ai pas de crampe et pas d’ampoule.
On va pouvoir se restaurer d’une soupe et d’aliments prévus pour la course du jour, qui n’ont pas été avalés. La consommation d’un sachet d’ADEP a été suffisante ; je l’ai bu avec plaisir ; mais je mettrai probablement un certain temps avant de me régaler, à nouveau, d’un bouillon de poule. C’est le goût de l’ADEP, et j’en ai 1 sachet pour chaque étape !
Le temps est maussade. Pas de pluie sur la course, mais quelques « grains » comme disent les marins, après. Ca ne nous arrange pas vraiment, car le linge porté pendant la course et rincé dans le lac en même temps que le bonhomme, aura du mal de sécher
L’après midi est très longue, jambes en l’air pour améliorer le drainage veineux, port de contention, étirements doux, boissons abondantes, jusqu’à « pisser clair ».
On ne peut s’éloigner de peur de prendre une averse. Entre 2 orages, le sol sablonneux essuie vite et absorbe l’eau.
On discute, de tout, de rien, des courses faites par les uns ou les autres, des belles à faire ou déjà faites.

Walter est très fort. Il est en tête du classement, malgré une erreur sur le parcours, il a gagné sa première place au sprint de 4 secondes sur Thierry Arnier! Jérome est troisième à 17 secondes. Dans notre groupe de tentes, Frédéric à l’air, lui aussi très affûté. Il est 15 ème. Jean-Luc, bientôt retraité SNCF, a le calme de la vieille troupe. Jean-Pierre, gendarme de profession, a dépassé Valérie sur la plage, commence à craindre la suite des événements en raison d’ampoules naissantes. Quant à Daniel, notre compagnon belge, il a déjà des plaies de pieds par frottement. Marc, que j’ai rattrapé à 2 kilomètres de l’arrivée va bien, il n’a pas souffert.

A 18 heures, c’est briefing avec consignes pour le lendemain et surtout l’annonce de 4 disqualifications…hors temps de plus d’une heure. Des marcheurs, d’origine étrangère, n’étaient pas au courant, semble-t’il des barrières horaires et qui plus est, ils se sont perdus. Je pensais qu’une deuxième chance leur serait donnée sur la 2 ème étape…La distribution des road book est effectuée.
Les stratégies s’élaborent, pour les plus hardis ou les plus « joueurs ». Walter et Jérome sont sur le qui vive, ils sentent que les Cutiots, avec Siko ont l’avantage de posséder un super orienteur et qui plus est de connaître parfaitement ce terrain très particulier, couvert de végétation, parfois dense et toujours vallonné, surtout derrière les dunes.
Ils décident d’un plan : suivre les Cutiots jusqu’à la dernière portion de 6 kilomètres qui ne requiert pas de stratégie particulière (plage obligée sur 6 kilomètres en face de Lacanau).

Puis, on casse la croûte. Pour moi, c’est purée au parmesan, viande rapportée de Shanghai à nouvel an et mes 5 rochers noix de coco. Les fumets se mêlent, plus ou moins appétissants. Les lyophilisés sont au menu de nombreux compétiteurs.
Vers 20 heures, après un café déca pour moi, on ferme les tentes. On papotte encore un peu, puis le sommeil nous gagne.

La nuit est pénible avec de fréquents réveils ; je n’ai pas l’habitude de dormir sans oreiller. En revanche, je ne regrette pas du tout d’avoir apporté un matelas (merci Dominique d’Intersport Besançon). C’est un vrai bonheur comparé aux coureurs qui dorment au dur et au froid. Le sac de couchage est limite mais avec caleçon et sweet, c’est bon.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Philippe parti pour " L'Ardechoise" c'est moi qui savoure le recit sur la mécanique. Un bon moment passé avec vous attendons la suite. Michele